Chaque année, quand approche la période des fêtes de fin d’année, nous voyons fleurir partout la fameuse liste des « bonnes résolutions ». Faire plus de sport, passer plus de temps en famille, manger équilibré, arrêter de fumer… C’est un rituel qui semble presque immuable. Mais d’où vient cette tradition, et pourquoi est-elle si profondément ancrée dans nos habitudes, au point d’investir même notre vie professionnelle ? Avant de nous pencher sur les bonnes résolutions du contract manager, faisons un petit détour historique pour comprendre la généalogie de cette coutume qui, loin d’être une invention moderne, puise ses racines dans des civilisations ancestrales.
I. D’où viennent les bonnes résolutions ?
Les premières traces de bonnes résolutions remontent à la civilisation babylonienne, il y a plus de 4000 ans. À l’époque, le nouvel an babylonien se situait autour de la mi-mars, période correspondant au début des récoltes. Les Babyloniens profitaient de ce moment de renouveau pour faire des promesses à leurs dieux, que ce soit pour rendre un outil emprunté ou pour rembourser leurs dettes. Par ce geste, ils espéraient obtenir la protection et la bienveillance divine pour la nouvelle saison agricole.
Plus tard, chez les Romains, la pratique se perpétua, notamment sous la forme de célébrations dédiées au dieu Janus, dont le mois de janvier tire son nom. Avec son visage tourné à la fois vers le passé et vers l’avenir, Janus représentait parfaitement l’idée d’une introspection sur l’année écoulée et d’une préparation pour celle à venir. Les Romains profitaient des Calendes de janvier (premiers jours de l’année) pour faire le point sur leurs actes passés et se fixer de nouveaux objectifs spirituels, politiques ou personnels.
Avec l’arrivée du christianisme, la coutume a perduré, prenant souvent la forme de vœux pieux ou de promesses morales faites lors de la nuit de la Saint-Sylvestre (et parfois oubliées dès le lendemain..). Au fil des siècles, cette tradition s’est laïcisée, gagnant en popularité et en diversité. Aujourd’hui, elle se pratique partout dans le monde, bien que les motivations se soient diversifiées et s’adaptent désormais aux nécessités de la vie moderne, personnelle comme professionnelle.
II. Quelles résolutions pour le contract manager ?
Dans la sphère professionnelle, le début d’une nouvelle année est souvent l’occasion de faire un bilan et de se projeter dans l’avenir. Les chefs de projet, les directions, les équipes commerciales, tous profitent de ce moment charnière pour repenser leurs stratégies, ajuster leurs objectifs et envisager de nouveaux développements. Le contract manager, en tant que pilote des contrats et garant du respect des obligations légales et commerciales, n’échappe pas à cette dynamique.
Le contract manager navigue dans un environnement très exigeant, à la croisée de plusieurs expertises : juridique, financière, technique, commerciale et même interpersonnelle. Derrière le titre léger de cet article, la recherche de « bonnes résolutions » est avant tout un moyen concret de progresser, de se mettre à jour et de créer de la valeur pour son organisation. C’est ainsi que nous avons pensé cet article et que nous proposons 10 bonnes résolutions qui, nous l’espérons, sauront insuffler un nouvel élan dans votre pratique de contract manager.
a. Se former à de nouvelles pratiques
Aujourd’hui plus que jamais, la veille technologique, réglementaire et économique fait partie intégrante du rôle de contract manager. Les technologies évoluent, la législation se complexifie, et il est de la responsabilité de chacun de rester dans la course. L’adaptation et l’anticipation sont les deux maîtres-mots d’un contract manager performant. En consacrant du temps à la formation continue, vous allez non seulement gagner en crédibilité mais aussi apprendre à déceler de nouvelles opportunités de business ou de simplification des processus. N’oubliez pas qu’il existe aujourd’hui d’innombrables formations en contract management, mais aussi des ressources en ligne (MOOCs, webinaires, tutoriels, etc.), pas d’excuse donc pour passer à côté de cette résolution !
b. Challenger le statu quo
Au sein d’une organisation, il est facile de s’habituer à des processus rodés, à des outils et modèles de contrats préétablis ou à des routines qui paraissent – plus ou moins – efficaces. Or, le monde des affaires évolue rapidement, et ce qui fonctionnait hier n’est pas nécessairement optimal aujourd’hui. Il nous semble que le contract manager a un rôle essentiel à jouer en 2025 : celui d’être un moteur de changement avec par exemple :
- Proposer de nouveaux outils et processus : CLM, outils d’automatisation des claims, ou simplement nouveau tableau de suivi des correspondances peuvent faire gagner un temps précieux à l’ensemble de l’équipe projet. En tant que contract manager, vous avez une vue d’ensemble des besoins et êtes au coeur des problématiques et enjeux (ex: délais de validation trop longs, mauvaise répartition des tâches, etc.) : la position idéale pour auditer votre maturité en contract management et proposer de nouvelles approches.
- Innover pour se différencier : Challenger le statu quo, ce n’est pas seulement remettre en question ce qui existe, c’est aussi anticiper ce qui va venir. Les innovations technologiques sont légion : intelligence artificielle (encore elle !), preuves numériques ou encore nouveaux modes de résolution des différends… Vous êtes mieux placé que quiconque pour évaluer les bénéfices de ces solutions pour votre organisation et pour convaincre les décideurs de l’intérêt d’investir dans ces nouvelles technologies.
c. Porter fièrement les couleurs du contract management
Au sein de bon nombre d’organisations, le contract management n’a pas la place (de choix) qu’il mérite. Beaucoup pensent qu’il s’agit uniquement de négocier quelques clauses, de rédiger quelques courriers ou de faire tampon en cas de problème. Pourtant, le contract management a un impact bien plus important sur l’ensemble du cycle de vie des contrats. Votre rôle en 2025 pourra alors être de multiplier les sensibilisations, les rappels, et toutes les petites attentions qui permettent de diffuser la culture contractuelle au sein des équipes.
En bref, être le « messager » du contract management, c’est faire en sorte que vos collègues et partenaires considèrent la discipline comme un levier de performance et non comme une contrainte ou un passage obligatoire.
d. Etre le garant du relationnel
Le contract manager joue souvent le rôle de « garde-fou » dans un projet. Il contribue au respect du budget, du planning et plus généralement de la bonne exécution contractuelle. Face à des aléas et autres difficultés, lorsque la crispation commence à se manifester, votre rôle est alors de jouer un rôle d’équilibriste, et ce, sans froisser les susceptibilités.
Pour cette nouvelle année, l’une de vos résolutions peut alors d’être le garant d’une communication saine, avec des rituels bien établis et quelques touches d’humour bien senties pour préserver l’essentiel : la qualité de la relation !
e. Eviter de brandir les « je te l’avais dit »
Dans la foulée de la résolution précédente, voici un voeu pieux qui pourra sauver bien des relations au sein d’une équipe projet. Combien de fois avez-vous eu l’intuition (voire la certitude) qu’une décision prise par un chef de projet ou un dirigeant allait poser problème, sans pour autant être écouté ? Et quand le problème survient effectivement, la tentation est grande de lancer un « Je te l’avais dit »… qui ne fait généralement qu’envenimer la situation.
En 2025, on change de posture, on arrondit les angles et on garde ses meilleurs punchlines pour nos meme-credi 😉
f. Renforcer les relations avec le juridique et les achats
Si le contract manager a généralement des connaissances solides en droit des contrats et s’il maîtrise les engagements des fournisseurs de ses projets, il est rare qu’il puisse tout couvrir à 100 %. C’est pourquoi la collaboration avec juristes et acheteurs doit être optimale.
Entre mutualisation des savoirs, capitalisation sur les expériences respectives et meilleure anticipation : les atouts d’une coopération renforcée ne sont plus à rappeler. Place désormais à l’action en invitant acheteurs et juristes à des ateliers de travail, à des déjeuners et toute autre forme d’initiative pour resserrer les liens en 2025.
g. Développer ses soft skills et son leadership
Pour être un bon contract manager, il ne suffit pas d’être un spécialiste du contrat, il faut aussi être un facilitateur, un négociateur et, dans certains cas, un véritable leader d’opinion en interne. Pour bien remplir ce rôle, il ne suffit pas de maîtriser les clauses contractuelles : les qualités du contract manager comprennent également la communication, la négociation, ou encore la force de conviction.
Travailler ses aptitudes en matière de prise de parole ou encore de gestion de conflit est ainsi une très bonne idée pour cette nouvelle année qui permettre aux contract managers de mettre en avant leur savoir-faire avec beaucoup plus d’efficacité et de gagner la confiance et le respect de ses pairs.
h. Garder du recul et savoir décrocher
Dans un monde professionnel en perpétuel mouvement, où les deadlines s’enchaînent et où la pression est constante, il est primordial de savoir prendre du recul pour préserver son équilibre personnel et sa santé mentale. Le contract management, avec son lot d’aléas et urgences, peut être source de stress intense voire de burn-out si l’on n’y prend pas garde.
Pour cette nouvelle année, pensez à vous ménager, à échanger avec vos collègues et vos proches lorsque vous vous sentez en difficulté et à faire confiance et savoir déléguer, vous deviendrez plus efficace et mieux préparé pour les défis contractuels à venir.
i. Lâcher son téléphone et se (re)mettre au sport
Dans la continuité de la résolution précédente, à force de jongler entre les e-mails urgents, les notifications de messagerie instantanée et les appels interminables, le contract manager a tendance à rester rivé sur son téléphone et son écran. Pourtant, chez Prime Conseil nous sommes des grands convaincus des vertus du sport pour booster à la fois votre corps et votre esprit !
En effet, les études montrent que l’activité sportive régulière stimule la production d’endorphines, hormones du bien-être, et permet de mieux gérer le stress avec à la clé : une meilleure productivité, une humeur plus stable et une meilleure capacité à prendre du recul. Alors que vous optiez pour un footing matinal, une séance de yoga pendant la pause déjeuner ou un cours de kickboxing après le travail, l’important en 2025 est de vous déconnecter le temps d’une séance de sport. Vous reviendrez à vos contrats l’esprit plus clair, disposé à négocier avec sang-froid et à résoudre les problèmes avec une lucidité renouvelée.
j. Cultiver la curiosité et l’autodérision
Terminons sur une résolution plus légère, mais tout aussi essentielle : cultiver sa curiosité et son autodérision. Le contract management est une discipline qui ne tolère pas l’approximation, où le moindre mot peut avoir des conséquences importantes, il est facile de tomber dans l’hyper-contrôle et de s’enfermer dans ses certitudes. Cultiver sa curiosité, c’est s’autoriser à sortir de sa zone de confort, à découvrir d’autres métiers, d’autres secteurs, d’autres manières de penser.
Concrètement, il peut s’agir de sortir de son bureau, de lever la tête de son contrat pour s’intéresser aux activités de ses collègues dans des ateliers, de participer à des salons et évènements professionnels ou encore à des manifestations culturelles diverses. L’essentiel derrière cette dernière résolution est de faire travailler votre curiosité qui nourrira toutes les autres résolutions, mais aussi votre autodérision afin de transformer échecs ou incompréhensions en apprentissages et leçons.
Conclusion
Nous voilà arrivés au terme de ces dix bonnes résolutions pour contract managers. Comme vous avez pu le constater, elles oscillent entre enjeux sérieux et conseils plus légers, reflétant la pluralité du métier. Le contract manager doit se former en permanence, intégrer de nouvelles technologies et méthodes, innover dans ses processus, tout en veillant à garder un esprit ouvert et une bonne humeur à toute épreuve.
Enfin, n’oublions pas que les résolutions n’ont d’intérêt que si l’on s’y tient… ou tout du moins, si l’on tente de les mettre en place de manière concrète une fois le 10 janvier passé. Commencez par en choisir une ou deux qui vous paraissent les plus faciles à implémenter, puis élargissez le champ au fil des mois. Vous verrez : à force de petits pas, vous pourriez accomplir de grandes choses. Et si, au milieu de l’année, vous réalisez que vous avez un peu délaissé votre liste de résolutions, il n’est jamais trop tard pour s’y remettre. Après tout, le but n’est pas d’atteindre une perfection impossible, mais bien de rester en mouvement et d’apprendre en continu.