Dans un monde où la technologie et contract management s’entremêlent de plus en plus, Robin AI, une legaltech britannique spécialisée dans le contract management, vient de franchir un nouveau cap.
Après avoir levé plus de 10 millions de dollars début 2023, la jeune pousse londonienne créée en 2019 a réussi à lever 26 millions de dollars dans un tour de financement de série B, mené par Temasek, un investisseur de renom basé à Singapour. D’autres investisseurs de poids, tels que QuantumLight, Plural et AFG Partners, ont également contribué à ce succès.
Robin AI, c’est quoi ?
Fondée par Richard Robinson (ex-avocat chez Clifford Chance) et James Clough (CTO spécialisé en machine learning), la startup vise principalement à fluidifier certaines étapes du cycle de vie des contrats (comme de nombreuses autres legaltech !).
Sa solution réside dans un copilote juridique alimenté par l’IA qui s’intègre à Microsoft Word et automatise la rédaction et la négociation de contrats. La promesse est tout ce qu’il y a de plus classique : réduire jusqu’à 85% le temps de révision des contrats, et d’offrir aux équipes juridiques la possibilité de travailler plus rapidement, d’économiser et d’investir leur temps de manière plus stratégique.
Plus concrètement, le modèle opérationnel de Robin AI associe le large language model (LLM) « Claude » qui permet de traiter des prompts plus longs (jusqu’à environ 150 000 mots) avec ses propres données contractuelles et techniques d’apprentissage automatique. Cette combinaison permet une lecture et une compréhension approfondies des contrats, qui va plus loin que Chat GPT.
Un succès fulgurant et une expansion ambitieuse
En quelques années, Robin AI a déjà conquis un marché impressionnant et à l’an passé multiplié son nombre de clients par 4 et son chiffre d’affaires par 5 (données non publiées – source Robin AI). La startup a déjà vu passer plus d’un demi million de contrats sur sa plateforme et compte parmi ses clients des entreprises de renom telles que Pepsico, PwC, Yum! Brands, AlbaCore Capital Group et BlueEarth Capital.
Avec ce nouveau tour de financement, Robin AI prévoit d’étendre son équipe aux États-Unis, où elle réalise déjà les trois quarts de ses revenus, et d’ouvrir un bureau à Singapour pour se développer en Asie-Pacifique. Dans son communiqué de presse, la startup ne s’étend pas davantage sur ses ambitions sur le vieux continent, ce qui laisse entendre un focus sur les pays à la culture juridique anglo-saxonne qui représentent déjà un marché plus que conséquent !
Une levée qui sonne comme un appel pour les legaltechs françaises
Après Harvey il y a quelques mois, cette levée de fonds significative dans le secteur de la legaltech outre-manche met en lumière simultanément : la rareté des levées de fonds dans le paysage de la legaltech en France, ainsi que les faibles montants levés par ces dernières. En effet, si l’on a vu Tomorro (ex-Leeway) annoncer une levée de fonds de 11M€ il y a quelques semaines, les startups françaises de la legaltech qui parviennent à lever plus de 5 millions d’euros se comptent sur les doigts d’une main.
Cette différence d’accès aux capitaux laisse ainsi peu d’espace aux startups françaises pour exister dans un marché du CLM qui doit relever au plus vite le défi de l’IA générative personnalisée. Or, pour entraîner un modèle personnalisé et adapté aux besoins des pays européens de culture latine ou germanique, d’importants investissements humains sont nécessaires. Face à des concurrents internationaux bien financés et innovants comme Robin AI, ces dernières doivent être encore plus inventives, agiles et créatives pour se démarquer et d’offrir des solutions uniques qui répondent aux besoins spécifiques du marché français et européen.. avant que les mastodontes anglo-saxons ne débarquent !