La crise sanitaire de la Covid-19 a accéléré la prise de conscience des enjeux environnementaux et sociétaux. Ces exigences, qui guident de plus en plus les choix des consommateurs, poussent davantage d’entreprises à mettre en place ou à renforcer leur politique RSE. Cette démarche ne se limite plus à l’interne et s’inscrit à un plus haut degré dans le processus de sélection des fournisseurs avec pour finalité de favoriser une stratégie d’achats responsables permettant de répondre aux défis du développement durable. Dans cet article, nous vous faisons part de nos conseils afin d’intégrer vos critères RSE dans vos cahiers des charges fournisseurs.
Qu’est-ce la RSE ?
La Responsabilité Sociétale des Entreprises (« RSE ») est une démarche volontaire visant à intégrer les enjeux du développement durable dans la vision et la stratégie d’une entreprise et ce sur le plan social, environnemental et économique.
Depuis sa publication en 2010, la norme ISO 26 000 constitue le cadre de référence en la matière à travers ses 7 grands principes :
- Gouvernance de l’organisation: l’intégration de la RSE dans la stratégie globale de l’entreprise.
- Droits de l’homme: la lutte contre toute forme de discrimination ou de comportement susceptible de porter atteinte aux droits des personnes.
- Relations et conditions de travail: s’assurer du caractère éthique des relations employeur/employé, des mesures de protection sociale, du respect de la santé et de la sécurité au travail.
- Environnement: agir afin de minimiser l’impact environnementale de son activité et de celle de ses fournisseurs.
- Loyauté des pratiques: lutte contre la corruption, la concurrence déloyale.
- Droits des consommateurs: adopter en tout temps des pratiques loyales de commercialisation, protéger la santé et la sécurité des consommateurs.
- Communautés et développement local: implication de l’entreprise auprès de la communauté et dans le développement local.
Ces piliers peuvent être utilisés par toute entreprise afin de définir sa politique RSE. Il est de plus en plus démontré qu’intégrer une démarche RSE, notamment dans sa stratégie d’achat, permet d’augmenter le potentiel de croissance des entreprises concernées et de l’adhésion de leurs consommateurs. Ainsi, bon nombre d’entre elles renforcent la présence de ces critères dans la sélection de leurs fournisseurs.
Comment intégrer les critères RSE dans son cahier des charges ?
La mise en place d’un processus d’achats responsables peut se traduire par l’introduction des critères RSE dans vos cahiers des charges. Vous pourrez ainsi identifierez rapidement les partenaires qui partagent vos valeurs. Pour vous accompagner dans cette démarche, vous trouverez ci-après les principaux critères qui, selon nous, vous permettront d’affiner votre sélection et ainsi réaliser des achats durables.
Diagnostiquer sa politique d’achat
En premier lieu, il convient de réaliser un audit de sa gestion des achats au regard de la politique RSE mis en place au sein de l’entreprise, notamment sur la base des grandes lignes suivantes :
- L’impact environnemental, à savoir la limitation des impacts écologiques tout au long du cycle de vie du produit ou du service achetés.
- L’impact social qui portera sur la prise en compte des aspects liés au développement solidaire et économique local, à l’égalité, etc.
- L’impact humain pour ce qui est du respect du droit du travail, la protection sociale, l’interdiction du travail des enfants, l’absence de discrimination.
Etablir un cahier des charges fournisseurs intégrant ses critères RSE
Le diagnostic de la fonction Achats doit ensuite permettre d’édicter un cahier des charges ou une charte RSE à respecter par ses partenaires commerciaux et ce selon vos objectifs et vos priorités. Les critères pertinents que nous recommandons régulièrement de prendre en compte dans une grille d’évaluation de la politique RSE des fournisseurs sont les suivants :
- La gestion environnementale de leur activité: l’utilisation de substances toxiques, la consommation de matières premières non-renouvelables, la gestion des déchets, le transport, la réduction de leurs émissions de CO2, l’amélioration de leur efficacité énergétique, etc.
- La dimension éthique du fournisseur: la promotion de pratiques éthiques, notamment en ce qui concerne la prévention de la corruption, de la fraude et plus globalement le respect des règlementations économiques et juridiques dans la conduite de son activité.
- Les conditions de travail : l’égalité professionnelle femmes/hommes, l’égalité salariale, l’absence de discrimination, l’intégration de personnes en situation de handicap, qualité de vie au travail, formation des collaborateurs, etc.
- Le respect et la promotion des droits de l’Homme : l’identification des sous-traitants et leur implantation géographique, le recours au travail des enfants, les mesures favorisant la sécurité au travail, etc.
- L’impact social et sociétal de l’activité du fournisseur : l’analyse des actions du fournisseur en faveur du développement de l’économie circulaire, du développement local, de la création d’emploi, de l’insertion professionnelle, etc.
- L’éventuelle certification à la norme ISO 20400 : cette norme fournit des lignes directrices pour intégrer la responsabilité sociétale dans le processus d’achats et, par conséquent, permet une évaluation efficace de l’engagement dans une démarche RSE du fournisseur.
Il s’agit là de différents de critères non exhaustifs qui vous aideront à jauger l’implication de vos partenaires commerciaux en matière de RSE. Ceux-ci, afin d’être contraignants, doivent être intégrer dans le processus de négociation avec ces derniers et faire partie intégrante du contrat. En cas de non-respect desdits critères et compte tenu des enjeux réputationnels que cela pourrait engendrer, l’entreprise aura ainsi la faculté de mettre fin à la relation commerciale.
En conclusion, un critère quasi incontournable
Il faut reconnaître que le prix reste le nerf de la guerre et le critère qui arrive en tête des priorités des entreprises clientes. Toutefois, la question de la RSE fait rapidement son chemin et devient de plus en plus importante dans le choix des fournisseurs. En effet et comme nous l’indiquions plus haut, les consommateurs mais également les salariés, clients ou encore les investisseurs sont demandeurs de produits plus responsables et de sociétés favorisant un modèle économique vertueux et ayant un impact sociétale positif. Cela incite forcément à la priorisation croissante de la RSE dans les critères d’évaluation des fournisseurs afin de répondre à cette demande et favoriser la performance globale de l’entreprise.
Si vous souhaitez approfondir votre réflexion à ce sujet, notre équipe est, bien évidemment, disponible pour échanger.