Prime Conseil

30/07/2025

Portrait de l’été – Directeur de projet et contract manager, deux pilotes au service du projet

Article de blog :

Une série proposée par Prime Conseil — Là où les projets prennent vie, les contrats prennent sens.

« Le contract manager, c’est à la fois un garde-fou et un sparring partner »

 

Pour inaugurer notre série estivale « Portrait de l’été », consacrée à celles et ceux qui collaborent étroitement avec les contract managers, nous avons eu la chance d’échanger avec Jean-François Mast, directeur de projet chevronné, ayant une parfaite maîtrise du pilotage des projets industriels complexes en France et à l’international, notamment dans les secteurs de l’énergie et de la construction.

Avec une passion communicative, Jean-François nous partage sa vision du métier de directeur de projet, son quotidien, sa relation avec les contract managers, et surtout, ce qui fait, selon lui, une vraie collaboration efficace et durable sur un projet.

 

Prime Conseil (PC) : Avant de nous embarquer dans ton quotidien, comment définirais-tu le rôle de directeur de projet à un élève de troisième en stage découverte ?

 

Jean-François Mast (JFM) : Pour moi, un directeur de projet, c’est avant tout un chef d’orchestre. Il ne joue pas de tous les instruments, mais il est garant de l’harmonie d’ensemble. Concrètement, cela veut dire que je suis responsable du projet dans sa globalité : respecter les délais, assurer la qualité attendue par le client, et piloter le budget. Pour cela, il bénéficie de l’assistance d’un certain nombre de personnes : responsables de lots, ingénieurs, responsables d’études, acheteurs, contract manager, etc. pour mener à bien ce projet dans le respect de deux aspects fondamentaux :

  • le délai, c’est-à-dire que ledit projet a nécessairement un planning avec un début et une fin et,
  • la qualité attendue par le client.

Je suis donc à l’interface entre deux mondes : celui du client, avec ses attentes, ses exigences et parfois des divergences internes ; et celui de l’équipe projet, qui a ses propres priorités opérationnelles. Mon rôle, c’est de traduire les besoins exprimés en actions concrètes, d’en assurer le suivi, et de m’assurer que les réponses sont claires, pertinentes, et dans les clous du contrat. Pour illustrer, j’aime bien parler d’un diabolo : d’un côté, le client me transmet ses attentes, que je centralise ; de l’autre, je les rediffuse aux équipes internes sous forme de demandes précises. Et je veille à ce que tout remonte ensuite de manière structurée vers le client. Mon rôle, c’est de faire circuler l’information dans les deux sens, sans déperdition tout au long du projet.

 

PC : Te souviens-tu de ta première rencontre avec un contract manager ?

 

JFM : À mes débuts, on ne les appelait pas contract manager et, à vrai dire, ce n’était pas vraiment des contract managers comme on les connaît aujourd’hui. On travaillait plutôt avec des juristes, souvent sollicités en mode pompier, lorsqu’un litige surgissait et qui faisait ensuite le relai à des avocats.

Mais c’est à l’international, avec les contrats FIDIC, que j’ai connu et vu évoluer ce rôle. Là, juriste était embarqué dans le quotidien du projet. Il assistait aux réunions, analysait chaque courrier entrant, et challengeait nos décisions à la lumière du contrat et nous aider à définir notre stratégie. C’est à ce moment-là que j’ai compris que le contract manager ne devait pas être sollicité seulement en cas de pépin. Il était un copilote stratégique, qui a permis une approche différente dans le traitement et l’utilisation du contrat et cela s’est bien matérialisé lorsque la fonction s’est un peu plus démocratisée au sein des projets quelques années plus tard.

PC : Qu’est-ce qu’un bon contract manager change dans ton quotidien de directeur de projet ?

 

JFM : Beaucoup de choses ! Le contract manager, c’est à la fois un garde-fou et un sparring partner.

Garde-fou, car il m’aide à ne pas m’enfermer dans une lecture trop technique ou émotionnelle d’une situation. Il me rappelle ce que dit le contrat, il m’ouvre des options. Il ne dit pas juste « oui » ou « non », il déplie les scénarios possibles. C’est précieux.

Et puis sparring partner, parce que j’ai besoin d’échanger, de tester mes idées. Le rôle de directeur de projet peut être assez solitaire : on porte les responsabilités, mais souvent sans avoir la main hiérarchique sur les équipes. Le contract manager, c’est celui avec qui je peux creuser, me confronter, construire des stratégies, trouver des solutions. Il est là pour me challenger afin que je puisse mettre sur la table les meilleures options. C’est une véritable relation du quotidien et qui est profitable au projet.

PC : Si on était dans un film, le contract manager jouerait quel rôle ?

 

JFM : Ce serait un enquêteur, dans un bon thriller ! Pas celui qui est là 24h/24, mais qui sait où chercher, qui fait parler les gens autrement. Parfois, quand un contract manager pose une question, des réponses apparaissent comme par magie, là où, si c’était moi, on m’aurait dit « tout va bien, chef ».

C’est aussi un relais de confiance. Il m’aide à faire le lien avec des directions ou des équipes qui ne me sont pas directement rattachées. Il a la capacité d’investigation que je n’ai pas toujours le temps d’avoir. Et bien sûr, il faut éviter l’effet pervers : certains pourraient être tentés de tout déléguer au contract manager, alors que c’est une responsabilité partagée.

 

PC : Y a-t-il des erreurs que tu vois parfois chez les contract managers ?

 

JFM : Oui, parfois un positionnement trop frontal. Le contract manager n’est pas là pour porter les coups à la place du chef de projet. C’est lui qui prépare les gants de boxe, qui aide à choisir le bon moment pour frapper, mais il ne prend pas la place du boxeur. Il faut une vraie complémentarité.

 

PC : Justement, comment construire cette complémentarité au quotidien ?

 

JFM : Cela commence par une certaine humilité mutuelle. Il faut que ni l’un ni l’autre n’ait un ego trop fort. Ensuite, il faut installer une routine d’échanges, des points réguliers, même courts, ce que j’aime à appeler des « rendez-vous »,  qui permettent de se répartir les tâches et d’avancer à deux. C’est comme un binôme de cordée : il faut de la confiance, de la loyauté, et un bon sens de l’anticipation.

 

PC : As-tu une devise sur les projets que tu aimerais partager avec les contract managers ?

 

JFM : Oui : « vite et bien ». Un projet, c’est une course contre la montre, mais il faut livrer quelque chose de fiable, de complet et dans le temps imparti. On ne démarre pas un projet sans avoir vérifié tous les voyants : planning, qualité, sécurité, budget. Comme on ne prend pas l’autoroute sans avoir vérifié ses pneus, son huile et son pare-brise.

 

PC : Et si ton métier était un sport collectif ?

 

JFM : Sans hésiter, le volleyball, un sport que j’ai pratiqué. Sur le terrain, tout le monde est important, on ne peut pas compenser un « maillon faible ». Le directeur de projet, c’est un peu le passeur qui a la vision d’ensemble. Le contract manager ? Ce serait le deuxième passeur qui distribue intelligemment le jeu, anticipe, et soutient.

Dans une bonne équipe, tout le monde élève son niveau ensemble. Il ne s’agit pas juste de livrer un projet, mais d’en faire une réussite collective, parvenir à un résultat tangible qui est un ouvrage qui fonctionne.

 

L’équipe Prime Conseil remercie chaleureusement Jean-François de s’être prêté à cet exercice avec beaucoup d’enthousiasme, pour son regard franc et toujours tourné vers l’action.

Ce témoignage illustre combien la collaboration entre direction de projet et contract management est non seulement utile, mais essentielle pour la réussite d’un projet complexe.

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